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Retraites - Déclaration de la CGT du 14 février 2006

La Cgt s’oppose à une nouvelle transformation de notre système de retraite

Le gouvernement a saisi en urgence le Conseil d’Orientation des Retraites de son choix d’augmenter la surcote en matière de retraite. Ce mécanisme, institué par la réforme de 2003, permet à un salarié ayant obtenu le plein de ses droits à la retraite dans le régime général, d’acquérir des droits complémentaires en contrepartie de la poursuite de son activité. Si l’on en croit la lettre du Premier Ministre, il s’agirait de " favoriser l’emploi des seniors ". Ce qui est faux puisque la mesure privilégie ceux qui ont un emploi et une retraite déjà convenable.

La Cgt est opposée à cette mesure. La majoration de la surcote est d’abord inopportune mais elle risque d’être surtout source de nouvelles inégalités.

Nous ne sommes pas dans un contexte économique et de l’emploi qui permette d’envisager une majoration de la surcote. Alors que la priorité est le maintien dans l’emploi des salariés jusqu’à l’âge où ils peuvent prendre leur retraite, cette mesure va induire un renforcement de la concurrence sur le marché du travail entre salariés en fin de carrière. A court terme, on risque de remplacer le versement de retraite par le paiement d’indemnités de chômage.

En incitant avant tout à prolonger son activité au-delà de l’âge de la retraite, cette mesure comme le cumul emploi-retraite entérine, en fait, la revendication du patronat de bloquer toute augmentation des cotisations. La " retraite choisie ", version Villepin, sera soit une pension réduite, soit la perspective de travailler jusqu’à 70 ans.

La mesure risque d’être génératrice de nouvelles inégalités. D’abord parce que la surcote a son pendant : la décote applicable à tous les salariés, notamment les femmes qui ne peuvent totaliser une carrière complète. Ensuite, parce que la surcote va accentuer les écarts entre les catégories de salariés qui peuvent ou pas se maintenir sur le marché du travail. Les ouvriers et les employés qui ont 2 fois moins de chance que les cadres d’être dans un emploi à 59 ans, seront pénalisés.

L’arrière-pensée gouvernementale est claire. Avec ce système, la retraite perd l’essentiel de sa dimension de solidarité au profit d’une logique financière. ??tape après étape, la cotisation devient un instrument de capitalisation individuelle.

La Cgt qui a récusé l’idée de " retraite couperet ", réaffirme l’exigence de maintenir les 2 repères collectifs que sont le droit au départ à partir de 60 ans et la garantie d’un taux plein dans le régime de base à 65 ans. Elle réaffirme sa revendication d’une reconnaissance de la pénibilité de nombreuses tâches, au travers d’un droit anticipé au départ pour les salariés ayant occupé ces emplois.

Article publié le 17 février 2006.


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